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Guillaume Apollinaire 1880-1918

1880   Rome le 26 août, naissance de Guillaume Apollinaris de Kostrowitzky. Fils naturel d’un officier italien ; Francesco Fulgi d'Aspremont et Angelica Kostrowitzky, une jeune noble polonaise.

1882   Naissance d’Albert, deuxième enfant ; comme Guillaume, ne sera pas reconnu  par le père.

1885   Francesco Fulgi d'Aspremont abandonne Angelica Kostrowitzky. Celle-ci s'installe alors avec Guillaume et Albert dans la principauté de Monaco.

1890   Brillantes études de Guillaume au lycée Saint-Charles de Monaco. Guillaume s'initie aux mythes antiques, et aux légendes médiévales.

1897   Il quitte le lycée de Nice sans avoir obtenu le baccalauréat. Composition de ses premiers poèmes.

1899   Angelica s'installe à Paris avec ses deux enfants. Guillaume fait des petits travaux de secrétariat. Il envoie des poèmes et  des contes à des revues qui lui refusent.

1901   Guillaume part en Allemagne comme précepteur de français auprès de la fille de la vicomtesse de Milhau. Il tombe amoureux d'Annie Playden, la jeune gouvernante anglaise. Il découvre les légendes et paysages rhénans. Il publie trois poèmes , signés Wilhem de Kostrowitzky.

1902   Annie Playden, effrayée par la fougue de Guillaume Apollinaire finit par le rejeter. En août il rentre à Paris . Il publie « l'Hérésiaque »  dans « la revue Blanche » et signe pour la première fois Guillaume Apollinaire.

1903   Il se fait embaucher dans une banque, tout en collaborant à plusieurs journaux littéraires, avant de devenir rédacteur en chef de la revue « le Festin d'Ésope » (1903-1904), vouée à la poésie, dans laquelle il donne une première version de « l'Enchanteur pourrissant », oeuvre poétique en prose. Il publie d'autres poèmes et se lie d'amitié avec des hommes de lettres, parmi lesquels Alfred Jarry, André Salmon, André Billy et Max Jacob, qui l'appellent «Kostro».

1904   Avec ses amis Picasso et  Max Jacob naît l'élaboration d'une théorie artistique nouvelle,

            le cubisme qui privilégie l'inspiration abstraite et géométrique au détriment de la représentation

            du réel.

1907   Grâce à Picasso, il rencontre Marie Laurencin dont il tombe amoureux  et aura avec elle une liaison passionnée jusqu'en 1912.

1909   Publication en novembre de « l'Enchanteur pourrissant », illustré par Derain.

1911   Le « Bestiaire ou Cortège d'Orphée », parait en mars illustré par des gravures de Raoul Dufy.

1912   Marie Laurencin quitte Guillaume Apollinaire, ne supportant plus sa jalousie maladive.

1913   Il s'installe Boulevard Saint-Germain, donne des conférences sur le cubisme.

Parution du recueil « Alcools ».

1914   Au début de la guerre, il fait une demande, en tant que citoyen russe, pour être incorporé dans l'armée française. En septembre il tombe amoureux de Louise de Coligny-Chatillon surnommée « Lou » et lui fait la cour, en vain. En décembre il sera finalement affecté au 38e régiment d'artillerie de Nîmes. Louise, qui a résisté à l'empressement du poète, cède au charme de l'artilleur. Envoyé sur le front, il partage la vie et les souffrances de tous ceux qui se battent dans les tranchées. Cette épreuve lui inspire de nombreux poèmes qui mêlent à l'horreur des évocations de guerre l'espoir de la vie et de l'amour, et des lettres du front qu'il envoie à la bien-aimée Louise. Il en publiera un petit nombre dans «Calligrammes» (1918), accompagnées de «Poèmes de la paix et de la guerre» de «poèmes conversations» et d'«idéogrammes lyriques» qui associent dessins et mots sous forme de poèmes graphiques; les autres lettres feront l'objet, en 1947, d'une publication posthume sous le titre de «Poèmes à Lou».

1915   Dans un train, il rencontre Madeleine Pagès avec qui il se fiancera.

1916   En mars il est blessé à la tête par un éclat d'obus et est trépané. Pendant sa convalescence paraît « Poète assassiné », recueil de nouvelles et contes à la fois mythiques et autobiographiques.

            Il rompt ses fiançailles avec Madeleine.

 

1917   Il termine un roman, « La femme Assise » et prépare un recueil de poèmes : « Calligrammes ».

            Il fait mettre en scène un «drame surréaliste» un brin provocateur « les Mamelles de Tirésias »    qui, sur le ton de la farce, traite de questions sérieuses (la «repopulation»), et participe à une conférence très remarquée sur l'«esprit nouveau», où il exalte l'esthétique de la surprise tout en se réclamant des valeurs de l'humanisme.

1918   En janvier, il est atteint de congestion pulmonaire; il rédige plusieurs articles de critique journalistique. Le 2 mai, il épouse Jacqueline Kolb. Le 15 avril, publication de « Calligrammes ».     Il publie encore un recueil de chroniques « le Flâneur des deux rives »  avant de contracter la grippe espagnole qui sévit en Europe.  

Le 9 novembre 1918, il meurt à trente-huit ans , d'une grippe espagnole. Dans les rues, les parisiens célèbrent la fin de la guerre. Le 13 novembre, on l'enterre au Père-Lachaise.

 

Louis Aragon 1897-1982

 1897  Naissance de Louis Aragon le 3 octobre à Paris. Fils illégitime de Louis Andrieux, un notable, procureur de la république à Lyon, puis député, préfet de police, et ambassadeur de France en Espagne et de Marguerite Toucas, cette dernière fera passer Aragon pour le fils adoptif de sa mère et Andrieux pour son parrain.

 1897-98   Louis est mis en nourrice en Bretagne. Quand il est repris par la famille, fin  1898, celle-ci habite à Paris dans le VIIème.

1899   La mère de Louis Aragon ouvre une pension de famille (20, avenue Carnot, Paris XVIIème)

1903   Il écrit son premier texte conservé: « Quelle âme divine! ».

1908   Louis passe ses vacances à Challes-les-Eaux (Savoie), station balnéaire aux environs de Chambéry. Il y écrit son "roman" « La Sorcière du Vésuve », mais le détruit après avoir vu que l'écrivain Miguel Zamacoïs avait déniché le manuscrit pour le lire en cachette.

1912   Aragon fréquente le lycée Carnot à Paris. A la distribution des Prix du lycée il obtient un deuxième prix en langue française.

1914   Il est reçu au baccalauréat latin-sciences.

1915   Baccalauréat de philosophie. Sujet: "Y a-t-il un progrès moral?" Mention: "assez bien".

1916   Aragon s'inscrit à la Faculté de Médecine de Paris. Il fréquente la librairie d'Adrienne Monnier où il rencontre André Breton.

1917   Aragon écrit son premier texte esthétique: « Alcide ou De l'Esthétique du saugrenu ». Il est mobilisé en tant que "soldat de 2e classe", et incorporé à la 22e Section d'Infirmiers sanitaires. Il est détaché au cours d'élèves médecins-auxiliaires de l'hôpital militaire Val-de-Grâce à Paris.

1918   Parution des deux premiers poèmes d'Aragon « Charlot sentimental » (dans la revue Le Film) et « Soifs de l'Ouest »  (dans la revue Nord-Sud). Au Chemin des Dames, Aragon se met à écrire son premier roman « Anicet ou le panorama, roman ».

1919   N° 1 de la revue « Littérature », éditée par André Breton, Louis Aragon, Philippe Soupault.

            Achevé d'imprimer de son premier recueil de poèmes, « Feu de joie ».

Il participe également à la création d'un mouvement artistique d'avant-garde (qu'on appellera le Dadaïsme).

1924   Naissance du Surréalisme qu'il sera le premier à théoriser avec « Une vague de rêve ». Dès lors, sa dimension d'écrivain et de poète ne va cesser de s'accroître.

1926   « Le Paysan de Paris » est un des sommets de la prose surréaliste de l'époque.

1927   Il s’inscrit au Parti Communiste, comme beaucoup de surréalistes ( Breton, Eluard), Aragon se sépare peu à peu de ses amis qui refusent de se soumettre à la volonté d'un quelconque groupe et s'engage corps et âme dans la lutte politique.

1928   Il rencontre une jeune écrivain russe, Elsa Triolet, dont il ne se séparera plus. Il devient simple journaliste à « L'Humanité ».

1934   Aragon entame une nouvelle carrière de romancier avec « Les Cloches de Bâle » qui raconte l'évolution de plusieurs personnages bourgeois (et notamment des femmes) vers le communisme.

Sur le modèle de Balzac et de Zola, Aragon entame alors un grand cycle romanesque qu'il appelle « Le

Monde réel » avec :

1936    « Les Beaux Quartiers »

1939    « Les Voyageurs de l'Impériale » (récemment adapté pour le cinéma)

1944    « Aurélien »

1949    « Les Communistes » (1949-1951) qu'il réécrira entièrement en 1966-67.  

1939    La "drôle de guerre" et surtout la défaite de juin 40, feront réapparaître une autre facette de l'écrivain, celle du poète, dont la production marquera toute la période de la Résistance française avec, notamment :

1939    « Crève-cœur »

1942    « Les Yeux d'Elsa »

1942    « Brocéliande »

1943    « Le Musée Grévin »

1944    « La Diane Française ».

Après la Libération, Aragon, célébré et puissant, poursuit son engagement politique et soutient sans ambiguité et sans doute en connaissance de cause les dérives staliniennes du communisme. Après la mort de Staline (1953) et le rapport Krouchtchev (1956) qui dénonce les atrocités commises sous le régime précédent, Aragon traverse une véritable crise qui le mènera au bord du suicide et dont il ne sort qu'en se livrant entièrement à la direction d'un grand hebdomadaire littéraire, « Les Lettres françaises ».

Deux grandes œuvres naîtront cependant de cette crise:

1956    « Le roman inachevé », autobiographie poétique immédiatement saluée comme un chef-     d'œuvre par toute la critique.

1958    « La Semaine Sainte » gigantesque reconstitution mi-historique mi-romanesque d'un            des derniers épisodes de la carrière napoléonienne.

A partir de ce double succès, la production poétique et romanesque d'Aragon ne va cesser de s'amplifier, en marge des modes du Nouveau Roman.

1960    « Les poètes »

1963    « Le Fou d'Elsa »

1965    « La Mise à mort »

1967    « Blanche ou l'oubli »

1970    « Henri Matisse, roman », prodigieux roman où écriture et peinture se croisent et se rejoignent.

1971    « Théâtre/roman ».

Après la mort d'Elsa Triolet (1970), il poursuit comme il le peut ses activités politiques auprès de l'union de la gauche (il sera décoré par F. Mitterrand) et survit en changeant radicalement de style de vie et en affichant dans les médias ses relations homosexuelles, notamment avec Jean Ristat, lui-même écrivain et poète qui lui fermera les yeux le 24 décembre 1982.

 

Théodore de Banville 1823-1891

 1823    Naissance à Moulins (Allier)

 1830    Il entre en pension à Paris.

 1834    Collège Bourbon où il connaîtra Charles Asselineau, Edmond de Goncourt, Alfred Dehodencq.

 

1840   Inscription à la faculté de droit; il ne passera pas les examens.

 

1842   Publication de son premier recueil « Les Cariatides » salué par Baudelaire avec qui il se lie d’une forte amitié. Encouragé par Victor Hugo et par Théophile Gautier, il se consacre à la poésie et fréquente les milieux littéraires les plus anticonformistes.

1846   Il publie « Les  Stalactites ». Il se veut adversaire de la nouvelle poésie réaliste et refuse le lyrisme facile et larmoyant d’un bas romantisme effusif et emphatique.

1850   Il collabore comme critique dramatique et chroniqueur littéraire au journal « le Pouvoir »

1857   Ses « Odes Funambulesques » lui apportent la consécration et marquent une évolution vers plus de souplesse et de charme.

1861   Il devient une figure très importante du monde littéraire, il est le membre le plus écouté de la « Revue fantaisiste », où se retrouvent les poètes qui seront à l’origine du Parnasse et de tous les mouvements du siècle.

1863   « Les Améthystes »

1866   Comédie historique en prose, « Gringoire », dédiée à Victor Hugo

1867   « Les Exilés »

1869   En janvier, Banville entre au « National » où il rédigera le feuilleton théâtral pendant dix ans. En juillet il publie « Les Occidentales ». Puis il se détourne peu à peu de la poésie à la suite d’un violent désaccord avec le symbolisme.

1871   En juillet, publication « Idylles prussiennes ».

1872   Parution du « Petit Traité de poésie française ».

1873   En octobre, publication des « Trente-six Ballades joyeuses », à la manière de François Villon.

1874   En octobre, il publie « Les Princesses », dont certaines pièces faisaient déjà partie des « Exilés ».

1875   Février, mariage de Banville et Élisabeth Rochegrosse (veuve depuis avril 1874).

1877   En mai, parution de « Roses de Noël », petits poèmes écrits pour sa mère à l'occasion de son anniversaire et de sa fête pendant plus de trente ans.

1882   En octobre, publication de « Mes Souvenirs », récits biographiques.

1883   En avril, publication de « La Lanterne magique ». Pendant l'été, Debussy compose des fragments d'une musique de scène pour « Diane au bois ». En octobre, publication de « Paris Vécu ».

1884   En janvier, publication de « Riquet à la houppe ». En avril, publication des « Contes héroïques ». En juin, publication du recueil « Nous Tous ».

1885   En mars, publication des « Lettres chimériques ». En novembre, publication des « Contes bourgeois ». Le 2 décembre, création de « Socrate et sa femme » à la Comédie Française.

1887   Publication de « Madame Robert », recueil de contes.

1890   En août, publication de « L'Ame de Paris ». « Nouveaux Souvenirs ». En novembre, publication de « Sonnailles et Clochettes ».

1891   Le 12 mars, publication du roman « Marcelle Rabe ». Le 13 mars, mort de Banville, à son domicile rue de l'Éperon.

1892   En juin, publication posthume de  « Dans la fournaise », dernières poésies , pièces publiées surtout dans « L'Écho de Paris » depuis juin 1890.

 

Charles Baudelaire 1821-1867

 1821    Naissance de Charles - Pierre Baudelaire à Paris le 9 avril. Fils de Joseph -              François Baudelaire né en 1759 et Caroline Archenbaut-Dufaÿs née en 1793.

 1827    Mort du père de Charles Baudelaire.

 1828    Sa mère se remarie avec le général Aupick, il n’accepta jamais cette union et détesta son beau-père.

1832-1836     Charles est pensionnaire au collège royal de Lyon.

1836   Il entre au lycée Louis-le-Grand à Paris, où il se signala par son indiscipline et d'où il fut exclu en avril 1839. Après avoir néanmoins obtenu son baccalauréat.

1840   Il fréquente des artistes et des prostituées, et cède aux tentations de la vie ardente et dissolue de la bohème romantique du Quartier Latin.

1841   Son beau-père, soucieux de mettre un terme à sa vie de bohème, le fit embarquer quasi de force sur le Paquebot-des-Mers-du-Sud à destination des côtes d'Afrique et des Indes. Son voyage s'arrêtera finalement à l'île Maurice . Au bout de sept mois, Charles Baudelaire met fin à cet exil.

1842   De retour à Paris et bénéficiant de l'héritage paternel, il mène une vie de dandy ; dépenses multiples et tapageuses, apparence vestimentaire facilement provocante, refus de la morale bourgeoise. Au même moment il se lie et s'éprend, à Paris, de l'actrice Jeanne Duval  dont il fit la « Vénus noire » de son œuvre, l'incarnation de la femme exotique, sensuelle et dangereuse, et qu'il aima durablement  malgré leur relation orageuse.

1844-1846     Sa famille lui impose un conseil de tutelle qui le prive de la jouissance immédiate de l'héritage paternel. Baudelaire devient journaliste, critique d'art et critique littéraire et se fait connaître par les Salons de 1845 à 1846.

1847   Il rencontre Marie Daubrun, une actrice dont il s’éprend.

            Il publie ses premières traductions d'Edgar Poe. Une grande complicité l'unit à cet auteur américain maudit, ils ont une conception identique de l'art ainsi qu'une fascination commune du mal, ce que Poe appelle le démon de la perversité. Il va traduire et préfacer presque toute l'œuvre de son ami américain.

1848   Il participe aux journées révolutionnaires de février et va même jusqu'à monter sur les barricades. Il collabore à la création d'un journal révolutionnaire : « le Salut Public ».

1852   Début de sa liaison passionnée avec Apollonie Sabatier. Il lui adresse de nombreux poèmes, dont « Harmonie du Soir » et « L'Aube spirituelle ».

1854   Il publie « Les Contes extraordinaires » d'Edgar Poe.

1855   Publication de dix-huit poèmes des futures « Fleurs du mal ».

1856   Il publie sa traduction des « Histoires extraordinaires » d'Edgar Poe.

1857   Mort de son beau-père, le général Aupick. Publication des « Nouvelles histoires extraordinaires » d'Edgar Poe.

            En juin, publication des « Fleurs du mal » rapidement suivie d'une condamnation, les poèmes de ce recueil étant perçus comme libertins et provocateurs et le conduisent, lui et son éditeur, à une condamnation pour «offense à la morale publique et aux bonnes moeurs». Six poèmes devront également être retirés.

1858   Charles se réconcilie avec sa mère.

1860   Publication des « Paradis artificiels ».

1861   Seconde édition des « Fleurs du mal ». En avril il fait également paraître un long article sur Richard Wagner.

1864-1866     Miné depuis longtemps par la syphilis, Baudelaire s'enfonce petit à petit dans la maladie et la misère. Épuisé par les névralgies et les vertiges, le poids des dettes s'ajoutant aux souffrances morales, il met ses espoirs dans une tournée de conférences et tente ainsi une expatriation en Belgique, de 1864 à 1866, mais sans succès. C'est là, en 1866, qu'il est frappé, à Namur, d'un grave malaise qui le laissera paralysé et aphasique.

1867   De retour en France, il meurt le 31 août, paralysé et privé de la parole, muré dans son silence, figé dans la pose de celui qui «regarde passer les têtes de mort» , dira l'un de ses rares amis. Il est inhumé le 2 septembre au cimetière du Montparnasse, à Paris.

1868   Publication, à titre posthume, du « Spleen de Paris » (poèmes en prose consacrés aux rencontres insolites de la ville écrits en 1862), ainsi que des « Curiosités esthétiques ».

 

Robert Brasillach 1909-1945

 1919   Naissance à Perpignan de Robert Brasillach. 

 Après ses études au lycée de Sens, puis au lycée Louis-le-Grand, Robert Brasillach   entre en 1928 à l'Ecole normale supérieure.

1931   Il écrit un essai « Présence de Virgile ». Il entre comme titulaire du feuilleton littéraire au journal « L’Action française »

1932   Premier roman, « Le Voleur d’étincelles ».

1934   Un roman, « L’Enfant de la Nuit ». La manifestation du 6 février 1934, qui le conduit à se rapprocher de Maurras, dont il adopte la philosophie, en particulier le nationalisme et l'antisémitisme marque le début de son entrée en politique.

1935   En collaboration avec Maurice Bardèche, il publie une « Histoire du Cinéma ».

Il écrit aussi « Portraits », (Barrès, Proust, Maurras, Colette, Giraudoux, Morand, Cocteau, Malraux, etc).

1936   Roman, « Le Marchand d’oiseaux ».

1937   Un roman, « Comme le temps passe… ». C’est le début de sa collaboration à « Je suis partout », aux côtés de Rebatet, Gaxotte, Laubreaux, qui va le transformer en "une sorte de jouteur politique" appelé à donner la réplique aux intellectuels de gauche de « Vendredi » ou de « Marianne ».

1938    Il publie une étude sur « Corneille » qui fait encore autorité aujourd’hui.

1939   Nouveau roman, « Les Sept Couleurs », considéré comme son chef-d’oeuvre.

            « Histoire de la guerre d’Espagne », en collaboration avec Maurice Bardèche.

1940   Prisonnier de guerre, il est libéré en avril 1941 sur l'intervention d'Abetz.         

1941   Publication d’un livre « Notre avant-guerre ». Il est de nouveau rédacteur en chef de « Je suis partout » (il le sera jusqu’en 43). Il s'en prend violemment aux juifs, aux personnages importants du Front populaire (en particulier Georges Mandel et Jean Zay, qui seront assassinés). Il attaque violemment la République, «vieille putain agonisante, garce vérolée, fleurant le patchouli et la perte blanche».

1943   Un roman « La Conquérante ».

1944   Un petit volume de Robert Brasillach, intitulé « Poèmes » paraît aux éditions Balzac. Ce volume est à peu près oublié, alors que les « Poèmes de Fresnes » restent très connus, et passent le plus souvent pour la seule oeuvre poétique de leur auteur.

            C'est l'année de son arrestation et de son emprisonnement à Fresnes.

1945   19 janvier à 13 heures, début du procès de Robert Brasillach pour « intelligence avec l’ennemi », le procès sera clos à 19 heures le verdict est la mort.

6 février il est fusillé au fort de Montrouge (date anniversaire du 6 Février 34 où la France faillit sombrer dans l’aventure fasciste).

Malgré la pétition rédigée pour réclamer la grâce de Brasillach, à l'initiative de Jean Anouilh, Marcel Aymé et François Mauriac, le général de Gaulle ne le gracia pas et ne commua pas sa peine comme il l’avait fait pour d’autres écrivains condamnés à mort.

1946   « Lettre à un soldat de la classe 60 ». Considéré comme le testament politique de Robert Brasillach, introuvable depuis 1945. Écrivant dans sa cellule de Fresnes, quelques jours avant sa condamnation, le jeune écrivain examine les idées qui ont inspiré sa conduite politique et il se demande ce qu'en penseront les jeunes garçons qui, nés comme son jeune neveu Jacques en 1940, atteindront leur vingtième année en 1960.

1949   Publication des « Poèmes de Fresnes », poèmes écrits en prison avant son exécution.

1950   Son « Anthologie de la poésie grecque » est enfin publiée. Trésor commun à toute l'Europe, l'héritage de la Grèce antique est leçon d'universalité. Des grands aînés aux figures apparemment mineures, Robert Brasillach a dressé un inventaire original et exemplaire de ce continent poétique. Cette anthologie, manuel de découverte et traité de traduction, est un hymne à la lumière, à la raison et à la sensualité grecques.

1953   Édition de « Six heures à perdre ». Écrit sous l'occupation, immédiatement après son retour de captivité, répond plus encore que les autres romans du jeune écrivain au besoin de retenir l'atmosphère passagère d'une époque et d'en être le chroniqueur et qui plus encore que ses autres romans, apporte au lecteur une résonance empruntée à la vie du romancier. 

1954   « Bérénice (La Reine de Césarée) »,  tragédie en cinq actes écrite par Robert Brasillach pendant la deuxième guerre mondiale et publiée pour la première fois. Cette pièce est une histoire d'amour entre deux personnages que tout sépare.

 

Charles Cros 1842-1888

 

 1842    Naissance de Charles Cros à Fabrezan dans l’Aude le 1er octobre. Antoine  Cros, père du poète, docteur en droit et philosophe, enseigne dans les collèges avant d'être exclu de l'Université en 1849, à cause de ses idées républicaines. Et son grand père, était "professeur de belles lettres" et traducteur de Théocrite.

1844   Sa famille s’installe à Paris, Charles ne fréquenta ni l'école ni le lycée. Bachelier en 1858, il aura fait son éducation encyclopédique et anarchique sous la direction de son père, aidé de quelques amis.

Charles a une soeur, Henriette, et deux frères : Antoine, médecin, qu'il assiste pendant l'épidémie de

choléra en octobre 1865, et Henry, sculpteur et céramiste grâce auquel il se lie avec les impressionnistes,

Manet entre autres, dont l'influence se fait sentir dans sa poésie.

 

1860   Il entre comme surveillant à l’Institution des sourds-muets, où il étudie la voix humaine, et commence des études de médecine qu’il abandonnera.

À partir de ce moment-là, sa vie mondaine et sa carrière de chercheur sont intimement mêlées. 

1867   Il fréquente différents cercles où se côtoient artistes et intellectuels en marge. Il rencontre alors Nina de Villard, qui devient sa maîtresse en 1868 : cette jeune femme reçoit dans son salon de jeunes artistes dont beaucoup se rallieront à la Commune. Il travaille à la conception d’un télégraphe automatique, qu’il présente à l’Exposition universelle de 1867, et envoie une note à l’Académie des sciences sur un projet de système de «reproduction des couleurs, des formes et des mouvements».

1869   Il collabore à des revues, telle « l'Artiste », « La Parodie » et le « Second Parnasse contemporain ». Ses amis sont à l’époque Verlaine, Coppée, Villiers de L’Isle-Adam, Richepin, Germain Nouveau.

1870   Pendant le Siège de Paris, il est hébergé par Verlaine.

1871   Pendant la Commune, il est aide-major. Il rencontre Rimbaud qu'il accueille avec Verlaine.

1872   Après un voyage en Italie, il publie une « Théorie mécanique de la perception ».

1873   Publication de son premier recueil « Le Coffret de santal ». Cette  année là il fonde « La Revue du monde nouveau », qui ne sortira que trois fois.

1874   Ami de plusieurs impressionnistes, il publie « le Fleuve » illustré par des eaux-fortes de Manet.

1876   La publication des « Dixains réalistes » lui vaut l'hostilité d'Anatole France.

            Il rencontre le comédien Coquelin Cadet et commence à lui écrire des monologues.

 

1877   Il adresse à l’Académie des sciences un pli relatif au principe de l’enregistrement des sons et toute une série de notes au sujet du phonographe et de la photographie des couleurs.

            Fin de sa liaison orageuse avec Nina de Villard.

1878   Mariage avec Mary Hjardemaal, avec qui il aura deux fils : Guy-Charles (1879-1956) et René (1880-1898).

1879   Il obtient un prix de l’Académie française, faible récompense pour ses travaux littéraires, et touche de l’État une indemnité au titre des arts et des lettres.

            Il collabore à des revues comme « L'Hydropathe » et « Le Molière »

1883   Toujours partagé entre la science et la littérature ; il fonde,  le nouveau cercle des Zutistes. Huysmans le cite dans « À rebours ». Cependant, sa vie de bohème, l’absinthe aidant, altère sa santé, et des années de difficultés morales, physiques et financières surviennent.

1886   Il sombre dans l’alcoolisme et la misère.

1888   Il publie son dernier ouvrage, « la Vision du grand canal royal des Deux-Mers ».

            Le 9 août, Charles Cros meurt inconnu et misérable, laissant la majeure partie de son œuvre non  publiée mais qui sera éditée en 1908 grâce à son fils Guy-Charles sous le titre «Le Collier de griffes» pour le vingtième anniversaire de sa mort.

 

Marceline Desbordes -Valmore 1786-1859

 1786    Naissance à Douai de Marceline Desbordes. Son père Félix est peintre en  armoiries il sera ruiné vers 1790 par la Révolution.

 

La vie à Douai est progressivement devenue plus difficile ce qui a poussé la mère de

Marceline à partir, pour la Guadeloupe, où sa mère, Marie-Catherine-Joseph

Lucas, avait un riche cousin. Elles y arrivent après trois ans de voyage.

 

Marceline Desbordes a alors onze ans. Malheureusement, le cousin est mort et l'île est en révolte et la

fièvre jaune fait rage. Sa mère meurt de cette épidémie et Marceline, âgée alors de seize ans, parvient à

regagner la France.

 

1802   De retour à Douai, destituée et orpheline, Marceline Desbordes devient comédienne. Elle gagne sa vie comme actrice et chanteuse et ses premiers succès l'amènent d'abord à Rouen et puis à Paris.

1805   Elle  rencontre le compositeur belge Grétry lui permet de se produire à l'Opéra-Comique.

1808   C’est la rencontre d’Henri de Latouche, le grand amour de sa vie. Elle ne révélera jamais son nom, et dans sa poésie elle l'appelait Olivier. Leur liaison, intermittente et orageuse, durera une trentaine d'années.

1813   Elle est en scène au théâtre de l'Odéon  dans des rôles de Pigault-Lebrun.

1817   Elle épouse  un acteur de second ordre, Prosper Lanchantin, dit Valmore qu’elle a connu à Bruxelles en jouant « Rosine » dans le «Barbier de Séville »  de Rossini.

1819   Elle publie son premier recueil, « Élégies et romances », qui connaîtra plusieurs éditions revues et augmentées.

1823   Elle abandonne le chant.

1825   Edition d’un recueil poétique important, « Élégies et poésies nouvelles ». Elle est l’un des plus grands poètes de sa génération. Sa renommée de poétesse grandit au fil des recueils suivants.

1830   «Poésies inédites»

1833   Recueil «Les Pleurs». Et un livre de souvenirs autobiographiques, « L’Atelier d’un peintre, scènes de la vie privée ».

1839   Recueil «Pauvres Fleurs».

1840   Elle écrit « Contes en prose pour les enfants » et  « Contes en vers pour les enfants ».

1843   Recueil «Bouquets et prières».

1855   Un autre livre pour enfants : « Jeunes Têtes et Jeunes Cœurs ».

1859   Marceline meurt seule et dans le désespoir à Paris.

1860   Son ultime recueil : «Poésies» est publié à titre posthume.

Âme sensible, délicate, impressionnable, elle sait traduire ses sentiments avec une sincérité et une

spontanéité rares et surtout dans une langue d’une musicalité qui séduit les plus grands écrivains de

l’époque: Lamartine, Béranger, Vigny, Hugo, dont elle restera toujours l’amie.

Avec les années marquées par les déceptions, les difficultés matérielles, les deuils cruels, son lyrisme

gagne en beauté, en intensité et en passion douloureuse. Elle excelle dans l’élégie, où son lyrisme

personnel trouve sa juste mesure.

Marceline Desbordes-Valmore est un auteur mélancolique dont les vers, d'une grande musicalité,

méritent mieux que leur réputation de romantisme grandiloquent et suranné. Sa poésie, qui traduit le désir

et les désarrois d'une femme à la recherche de son identité, est profondément originale et étonnamment

moderne tant dans le style que dans le rythme; elle fut en effet la première à introduire en France, avant

Verlaine, l'usage du vers impair.

 

Robert Desnos 1900-1945

 

 1900    Naissance de Robert Desnos à Paris. Son père, Lucien Desnos, est       mandataire aux halles pour la volaille et le gibier. Toute son enfance et son adolescence, il la passe dans le quartier Saint-Merri, un quartier populaire des Halles.

 1902    La famille Desnos s’installe rue Saint-Martin. 

 1913  Déménagement  rue de Rivoli. L’oeuvre de Desnos sera marquée par les souvenirs accumulés dans ces quartiers populaires et pittoresques.

 

Élevé dans un milieu petit-bourgeois, il fait sa première communion en 1911 et obtient son certificat

d’études en 1913. Au collège il est plutôt mauvais élève. En fait les cours ne l’intéressent pas et surtout il

déteste le discours patriotique qui s’y développe. Il préfère lire Hugo et Baudelaire et se passionner pour

la culture populaire : romans d’aventures, bandes dessinées, Fantômas et ses couvertures bariolées.

1916   Desnos quitte le collège et devient commis dans une importante droguerie.

1918   Il commence à publier dans « la Tribune des jeunes », une revue de tendance socialisante.

1919   Il devient secrétaire de Jean de Bonnefon et gérant de sa maison d’édition. Dans « le Trait d’union », il publie quelques poèmes (« Le fard des argonautes ») dont certains sont très influencés par Apollinaire (« Prospectus »). Grâce au poète Louis de Gonzague Frick, il est introduit dans les milieux littéraires modernistes et d’avant-garde. Chez Georges-Elzéar-Xavier Aubaut, personnage étrange qui se dit ancien secrétaire de Huysmans, il rencontre Benjamin Péret qui lui fait découvrir Dada et lui présente André Breton.

1920-21    Desnos doit faire son service militaire, d'abord à Chaumont puis au Maroc.

            Breton et ses amis se regroupent pour mener l'expérience du surréalisme. Grâce à Péret, Desnos intègre le groupe et participe de manière éclatante aux expériences d'écriture automatique, de sommeils hypnotiques, de récits de rêves ou de fantasmes. Desnos joue alors le rôle du médium dans le groupe, il est un "dormeur" qui, du fond des espaces du sommeil, sort des aphorismes d'une haute valeur poétique qui tirent toute les possibilités du langage : c'est la série des « Rose Sélavy »

1922-23    Pour Desnos comme pour ses compagnons, ce sont les années d'expérimentation du langage et de l'ensemble de ses possibilités : Desnos a constitué un véritable laboratoire du langage (« l'Aumonyme », « P'Oasis », « L'asile ami », « La colombe et l'arche »...). D'ailleurs il est véritablement le prince du surréalisme et André Breton lui offre dans le « Manifeste du surréalisme » un véritable hommage.

1924   Il rencontre Yvonne George, la chanteuse de music-hall. Son amour qui, selon Fraenkel, ne fut jamais partagé, inspirera de nombreux poèmes, notamment ceux qu'il dédicace "à la mystérieuse" en 1926. C'est l'occasion pour Desnos de renouer avec le lyrisme.

1924-26    Desnos participe aux diverses manifestations surréalistes, signe les diverses déclarations et lettres ouvertes surréalistes; il est rédacteur (1924-29) de la revue « La Révolution surréaliste ». Il entre au journal « Paris-Soir » comme caissier puis comme journaliste. En 1925  il écrit « La Liberté ou l’Amour » , ouvrage qui sera condamné pour obscénité par le tribunal de la Seine.

1927   Breton, Aragon, Éluard, Péret et Unik justifient leur engagement politique au parti communiste, il fait partie de ceux qui proclament l'incompatibilité de l'activité surréaliste avec une action militante au parti communiste. Progressivement l'écart s'accentue entre Desnos et Breton.

1929   André Breton et Aragon essaient de relancer l'activité collective, Desnos s'abstient, comme Leiris, Masson, Bataille, Limbour. En décembre lorsque paraît le « Second manifeste du surréalisme », la rupture est consommée.

1930   Au moment de la crise du surréalisme, paraît « Corps et biens », qui regroupe les poèmes publiés en revue de 1919 à 1929. Il rencontre Youki Foujita qui partagera le reste de sa vie.

1932   Paul Deharme, l'un des maîtres de la Radio, lui offre de travailler à ses côtés. Il réalise avec lui la célèbre émission radiophonique « La grande complainte de Fantômas ». La musique est de Kurt Weill, Antonin Artaud assure la direction dramatique et joue le rôle de Fantômas.

1934   Parution du recueil « Les sans cou ». il participe au mouvement frontiste et adhère aux mouvements d'intellectuels antifascistes, comme « l'Association des Écrivains et Artistes Révolutionnaires » ou le « Comité de vigilance des Intellectuels antifascistes » après les élections de mai 1936.

1936   Il s’efforce d’écrire un poème par jour pendant un an. (Certains d’entre eux ont été réunis dans « État de veille ».) Sa générosité, qui lui avait fait croire à la Révolution (surréaliste), le conduit vers un humanisme de la fraternité.

1939   Il est mobilisé, puis fait prisonnier, puis libéré ; il retourne à Paris et entre bientôt dans la Résistance.

1940   Desnos accepte d'entrer comme chef des informations dans le journal d'Henri Jeanson et Robert Perrier, « Aujourd'hui ». Mais l'indépendance du journal est de courte durée : Jeanson est arrêté et « Aujourd'hui » devient le porte-parole de l'occupant. Desnos continuera cependant d'y écrire régulièrement jusqu'en décembre 43. Cette activité de journaliste lui permet de couvrir ses fonctions dans le réseau de résistance AGIR auquel il appartient à partir de juillet 1942 : son rôle consiste d'un part à fournir des informations à la presse clandestine et d'autre part à rédiger et fabriquer des pièces pouvant aider des membres du réseau et des juifs.

1942   Il publie « Fortunes », qui groupe les poèmes écrits entre 1932 et 1937, puis un curieux roman sur la drogue : « Le vin est tiré ». Il est alors membre d’un réseau de renseignements et de l’équipe des « éditions de Minuit », fondées par Vercors.

1943   Parution du recueil « État de Veille ».

1944   Il publie « Contrée »,« Le Bain avec Andromède »,« Trente Chantefables pour les enfants sages ».

            Le 22 février, Robert Desnos est arrêté par la Gestapo. Il est incarcéré à Compiègne, puis à Buchenwald. En juin il sera transféré au camp de Flöha en Saxe, une usine de textiles désaffectée où les déportés fabriquent des carlingues de Messerschmitt.

1945   14 avril, sous la pression des armées alliées, le kommando de Flöha est évacué. Le 15 avril, 57 d'entre eux sont fusillés. Vers la fin du mois d'avril la colonne est scindée en deux groupes : les plus épuisés (dont Desnos) sont acheminés jusqu'à Térézin, en Tchécoslovaquie, les autres sont abandonnés à eux-mêmes. Le 3 mai, les S.S. s’enfuient à l’arrivée des troupes soviétiques.            A Térézin, hospitalisé et soigné avec des moyens de fortune, Desnos est reconnu par ses soignants : Josef Stuna et Aléna Tesarova

          

Desnos est mort le 8 juin 1945, à cinq heures trente du matin emporté par  l’épuisement et le typhus.

 

Paul Eluard  1895-1952

 1895  Naissance, à Saint-Denis, en région parisienne, d'Eugène, Emile, Paul Grindel, qui prendra le nom de Paul Éluard (Éluard étant le nom de jeune fille de sa grand-mère). Son père, Clément Grindel est comptable, sa mère, Jeanne, est couturière.

 1900   Clément Grindel, crée son cabinet immobilier, celui-ci va vite prospérer.

1909   Eugène Grindel, qui est un très bon élève entre à l'école primaire supérieure.

1912   A l’âge de 16 ans, il obtient le brevet. En décembre, les médecins diagnostiquent une tuberculose pulmonaire. Eugène doit interrompre ses études. Il part au sanatorium de Clavadel, en Suisse. Il y restera jusqu'en février 1914. Il y fait la connaissance d'une jeune fille russe, Helena Dmitrievna Diakonava, dont il tombe amoureux, il la surnommera Gala.

1913   Le 1er décembre, il publie à compte d'auteur un petit recueil, « Premiers poèmes », sous-titré « Loisirs, Pierrot, Les cinq rondels de tout jeune homme », ce recueil est signé Paul-Eugène Grindel.

1914   Paul et Gala songent au mariage, mais les deux familles s’y opposent. On décide donc de surseoir et Gala regagne sa Russie natale. Paul, apparemment guéri, revient à Paris en février 1914. Le 3 août, Paul est mobilisé, et devient infirmier dans un hôpital militaire de la Somme. Il est envoyé sur le front comme infirmier et est le témoin de terribles combats.

1916-1917    Ces années sont celles des grands carnages, de «l’enfer de Verdun », de la boue et du sang. En août 1916, il polycopie lui-même (à dix-sept exemplaires) dix poèmes qu'il intitule très significativement « Le Devoir ». Il signe : Paul Éluard (nom de jeune fille de sa grand mère maternelle). En septembre, Gala revient en France. En 1917 Paul épouse Gala, elle sera la première inspiratrice de sa poésie et aura sur sa carrière poétique une influence déterminante. En juillet 1917, paraît la plaquette « Le Devoir et l'Inquiétude ».

1918   Le couple donne naissance à une petite fille, Cécile, qui sera surtout élevée par ses grands-parents maternels. Paul publie « Les Poèmes pour la paix ». Recueil remarqué par Paulhan qui le présente en 1919 à André Breton, Louis Aragon et Soupault. Éluard contribue, quelques années plus tard, à la création du groupe surréaliste, dont il sera l'une des figures les plus marquantes.

1920   A Paris, c’est l'année de dada (mouvement fondé en 1916 par le poète roumain Tristan Tzara et qui est venu s'installer à Paris en 1919). Paul Éluard publie un recueil " dadaïsant " : « Les Animaux et leurs Hommes, les Hommes et leurs Animaux »  illustré par des dessins d'André Lhote, et il fonde même sa propre revue dada : « Proverbe ».

1922   Dada est moribond, l'avant-garde, dont Éluard est l'une des figures de proue, ne jure plus que par ce qu'on appelle bientôt le surréalisme.

1923   Rupture avec dada (bagarre au Théâtre Michel entre Paul Éluard et Tristan Tzara).

1924   Il est en conflit avec son père et son couple connaît également des difficultés, il rencontre Max Ernst, le peintre allemand qui devient son ami et l’amant de Gala. En mars, à la veille de la parution de « Mourir de ne pas mourir », qu'il annonce comme « son dernier livre » , Paul, très fragilisé, décide de « tout effacer ». Il s'embarque à Marseille pour l’Océanie ; personne n'a été averti : femme et amis le croient mort. C'est le temps du « voyage idiot », comme il le dira plus tard. C'est surtout, pour nous, un voyage énigmatique, car l'homme restera étrangement silencieux sur son tour du monde et ne l'évoquera pas dans œuvre. Max Ernst et Gala le rejoignent durant l'été en Asie. En octobre, il rentre en France, et participe au fameux pamphlet collectif, un « Cadavre », contre Anatole France qui vient de mourir et qui symbolise aux yeux des surréalistes, l'homme de lettres officiel et grandiloquent.

Les années 1925-1930 sont marquées par une grande fécondité, celles où Éluard sait tirer le

meilleur du surréalisme pour le faire sien et trouver ce ton qui n'appartient qu'à lui :

 

1925      Publication de « Au défaut du silence » et  « La Révolution surréaliste ». Il est coauteur de « 752 Proverbes mis au goût du jour » avec Benjamin Péret.

1926      Il fait paraître « Capitale de la Douleur » et « Les Dessous d'une Vie ou la Pyramide humaine ». Il adhère avec les autres surréalistes au parti communiste. Il s'en fera exclure comme eux en 1933.

1928   « Défense de savoir ». Il est hospitalisé dans les Grisons en sanatorium à Arosa où il passera l’hiver.

1929      Il publie « L'Amour, la Poésie ». Ses relations avec Gala s'obscurcissent de plus en plus,  elle le quitte pour Dali. Paul rencontre Maria Benz, une belle alsacienne, à qui il donne le surnom de Nusch.

1930       Encore coauteur de « Ralentir Travaux », avec André Breton et René Char; « L'Immaculée Conception », composée avec Breton.

Sa nouvelle relation avec Nusch redonnera à Éluard le goût de vivre et donc d’écrire :

1932      Sera publié « La vie immédiate ».

1933    « Comme deux gouttes d'eau ».

1934   Publication de « La Rose publique ». Il épouse Nusch (Maria Benz).

1935   « Facile », qui chante l’amour et le bonheur retrouvé.

1936   Publication d’« Yeux fertiles ». C’est la guerre civile en Espagne, Éluard devient vraiment  un poète engagé, il renoue avec le P.C.F.

1937   « L'Évidence poétique » et « Les Mains libres ».

1938   Édition de « Cours naturel » dont l'un des poèmes, « La Victoire de Guernica » est inspiré par le célèbre tableau de Picasso. Il organise avec Breton l'Exposition internationale du surréalisme de Paris ; avec lui, il rédige le « Dictionnaire abrégé du mouvement ». Éluard sait à ce moment qu'il vient de procéder au bilan testamentaire d'un groupe qui n'est déjà plus le sien. A la fin de cette même année 38, il se résout à rompre définitivement avec un André Breton trop préoccupé, selon lui, de maintenir la distance entre l'art et la politique.       Publication de « Médieuses ».

1939   Il publie « Chanson complète » et « Donner à voir ». Il est mobilisé dans l’intendance à Mignères (Loiret).

1940-1945   Les années de guerre. Dans une France occupée, divisée et inerte, Éluard multiplia les textes, et devint le messager de la lutte et de l’espoir au travers d’éditions clandestines :

1940   Démobilisé, il regagne Paris. Parution de « Le Livre ouvert I » .

1941   Il s’engage dans la Résistance, il publie « Moralité du sommeil » ; « Sur les pentes inférieures » et «Choix de poèmes 1916-1940 ».

1942   Publication de « Le Livre ouvert II », «Poésie involontaire et poésie intentionnelle » et de « Poésie et Vérité » qui contient le célèbre poème « Liberté » que les avions anglais parachuteront au-dessus des maquisards. Éluard revient définitivement au P.C.F.

1943   Il renoue avec Aragon et anime avec lui le Comité National des Ecrivains ; il collabore aux « Lettres françaises » et rassemble les textes de « L’Honneur des Poètes » pour les Editions de Minuit. Publication de « Les Sept Poèmes d'Amour en guerre » sous le pseudonyme de Jean du Haut. De novembre 43 à février 44 il se cache à l’hôpital psychiatrique de Saint-Alban (Lozère). Il écrit « Souvenirs de la maison des fous » qui sera publié en 1946.

1944   Février, retour à Paris ; il publie « Le Lit, la Table », « Les Armes de la Douleur » et fonde un journal clandestin « l’Eternelle revue » il édite également « Dignes de vivre » et « Au rendez-vous allemand ». Il est décoré de la Médaille de la Résistance. En avril, « Paris respirait encore ! », « Lingères légères », « Une longue réflexion amoureuse ».

1945   A la libération, Éluard est fêté par tous.

1946   « Poésie ininterrompue » paraît en janvier. Puis « Le Dur désir de durer » et « Objet des mots et des images ». Le 28 novembre, Nusch, la fidèle compagne depuis dix-sept ans, succombe brutalement à une hémorragie cérébrale, ce qui plonge Paul au bord de la folie et du suicide.

1947   « Le Livre ouvert » (1938-44) I et II ; « Le temps déborde », « Corps mémorable » ; et «Le Meilleur Choix de Poèmes est celui que l'on fait pour soi » qui est une anthologie.

1948   « Premiers poèmes 1913-1921 », « Poèmes politiques », « Le Bestiaire », « Les Amoureuses » et « Perspectives ». Éluard devient le porte-parole de la paix et de la liberté dans de nombreux pays.

1949   Lors d’un voyage au Mexique il rencontre Dominique, elle sera son ultime passion. Publication de « Une leçon de morale », « La Saison des amours » et « Grèce ma rose de raison ».

1950   Édition de « Hommage aux martyrs et aux combattants du ghetto de Varsovie » et « Hommages ». Il voyage en Tchécoslovaquie et en U.R.S.S.

1951   Éluard et Dominique se marient et partagent leur temps entre Paris, Beynac (Dordogne), et Saint-Tropez. Publication de « Pouvoir tout dire », « Première Anthologie vivante de la poésie du passé », « La jarre peut-elle être plus belle que l'eau ? », « Le Visage de la paix », « Grain d'aile », « Marines » et « Le Phénix », dernier recueil publié de son vivant.

1952   Il publie « Anthologie des écrits sur l'art » et « Les Sentiers et les Routes de la poésie ». Il travaille à l’achèvement de « Poésie ininterrompue II ». Durant l’été il subit une attaque d’angine de poitrine.

Le 18 novembre à 9 heures du matin, Paul Éluard succombe à une crise cardiaque à son domicile

parisien. Ses funérailles furent grandioses, on l'enterra au Père-Lachaise, dans l'allée " réservée " aux

notables du Parti Communiste, un rosier ombrage sa tombe.

 

1953    « Poèmes pour tous » et « Poésie ininterrompue II » sont publiés à titre posthume.

 

Léo Ferré 1916-1993

1916   Naissance à Monaco de Léo Ferré (Albert Charles Antoine Ferré) le 24 août. Son père, Joseph, est employé de la Société des Bains de Mer(S.B.M , propriétaire du casino), sa mère, Marie, possède un atelier de couture. Il a une sœur, Lucienne, née en décembre 1913.

 

 

Joseph son père est catholique, un homme carré et droit. La famille Ferré est nombreuse et très liée

(cousins et cousines, oncles et tantes à foison). Léo grandira dans une relative aisance. Avec ses amis, il

s'initie tôt au théâtre, à la comédie ; puis vers dix ans, il découvre la musique avec Beethoven, par

l'entremise de son oncle Albert, violoniste professionnel.

 

1925   A neuf ans, suite à ses mauvais résultats scolaires, il devient interne au collège français Saint Charles de Bordighera en Italie, à vingt kilomètres de chez lui, il n'en est pas moins complètement isolé et exclu. Il commence à prendre en horreur les Frères qui lui dispensent leur enseignement. Malgré la présence d'un camarade avec lequel il découvre la musique et la poésie, il ressent une grande solitude. Il y restera huit longues années, ceci fera naître en lui un anti-cléricalisme aigu.

 

1933   Il obtient son Baccalauréat et il part alors au lycée (actuel lycée Albert 1er) et donne des cours de français au collège ...St Charles de Bordighera... Parallèlement à ces cours, il écrit quelques articles pour « Le Petit Niçois » et réalise des interviews auprès de musiciens d'alors.

 

1935   A l’automne Léo part à Paris pour y suivre des études de droit. Avec des amis, ils errent dans les rues de Paris, il sort beaucoup, mais pas dans les musées, plutôt dans les boîtes et les cinémas.

 

1938   Il découvre Trenet et comme toute sa génération il est ébahi devant le « fou chantant ». Léo est un jeune étudiant qui s'amuse, il vit bien loin des préoccupations politiques et sociales du Front Populaire ou de l'avant guerre.

 

1939   Obtention du diplôme de Sciences Politiques. Léo est embrigadé à Montpellier, Sète, St Maixent l'Ecole avant d’être démobilisé en 40, il rejoint Monaco où la guerre se passe, chez ses parents.

 

1940   De retour à Monaco, il occupe un poste de distributeur de bons de ravitaillement aux hôteliers. Il se met à l’écriture et à la composition musicale.

 

1941   En février, il se produit pour la première fois en public. Quelques mois plus tard, alors que Trenet se produit à Montpellier, Léo parvient à obtenir le droit de lui jouer trois chansons, le grand Charles l'écoute et, mieux que ça, l'encourage et le félicite.

 

1943   En octobre Léo épouse Odette, un mariage fragile qui ne durera pas. Les jeunes mariés finissent la guerre au nord de Monaco, dans une ferme où le nouveau paysan continue cependant l'écriture. Il entre ensuite à Radio Monte-Carlo où il est tout à la fois, suivant l'occasion, speaker, bruiteur ou pianiste. A R.M.C, il rencontre Edith Piaf qui lui conseille de se produire à Paris.

 

1946   Léo revient à Paris, il passe au « Boeuf sur le Toit », en partageant l’affiche avec Aznavour et les Frères Jacques. Il gagne assez mal sa vie mais fait enfin ce qu'il aime.

 

1947   Il revient d'une tournée catastrophique en Martinique, il travaille avec Francis Claude au « Milord l'Arsouille », cabaret de la capitale. Quelques-unes de ses chansons se font remarquer grâce à Catherine Sauvage ou Yvette Giraud. Son couple explose sous le poids de la bohème. Ferré joue aux  « Assassins » avec Salvador, et fait les soirées dans un hôtel parisien. Il signe la même année son premier contrat avec une maison de disque : « Le Chant du Monde », maison à mouvance communiste. Il fréquente le quartier St Germain des Prés, Sartre, Vian, Francis Lemarque, Jean-Roger Caussimon, Juliette Gréco ou Renée Lebas qui la première chantera une de ses chansons « Elle tourne... la terre » ; J.M. Thibault, Queneau, Yves robert,... Les journalistes commencent à parler de cet étrange personnage que l’on voit au « Quod Libet », aux « Assassins », aux « Trois Mailletz », au « Milord l'Arsouille »,...

 

1950   Au « Bar Bac » Léo pas encore divorcé rencontre Madeleine, ils s'installent dans le 5ème arrondissement avec Annie la fille de Madeleine. Léo passe sur France Inter et enregistre en juin son premier disque : « La vie d'artiste » et un second « L'île St Louis ». En décembre il divorce de sa femme Odette.

 

1952   Mariage de Léo et de Madeleine à Monaco.

 

1953   Il chante en vedette américaine de Joséphine Baker, à « l'Olympia ». Il signe aussi avec la maison de disques « Odéon » pour qui il enregistre « Paris Canaille » interprétée l'année précédente par Catherine Sauvage. Ses titres lui offrent le Grand Prix de l'Académie Charles Cros.

 

1954   Avec un oratorio « La Chanson du Mal aimé » d’après Apollinaire et que Rainier de Monaco, par le hasard des rencontres, lui permet d'écrire et d'enregistrer avec l'orchestre de Monte Carlo ; c’est enfin le triomphe, à près de 40 ans !

 

1955   En mars il fait son premier « Olympia » en tant que vedette, il y chante « L'Homme », « Monsieur William », « Graine d'Ananar », etc  à la fin de l’année il enregistre aussi huit nouvelles chansons dont « Pauvre Ruteboeuf » et le « Guinche ». Il s'accompagne seul au piano et même à l'orgue, on y trouve aussi « l'Amour », chanson qui plaît énormément au poète surréaliste André Breton.

 

1956   La belle amitié entre Ferré et Breton se termine malheureusement le jour où Ferré présente au vieil homme « Poète... vos papiers », ce recueil de soixante-dix-sept poèmes rassemble aussi des chansons qu'il a déjà chantées et des textes dans lesquels tout au long de sa vie, il ira puiser. Cette véritable profession de foi du poète est aussi une prise de position contre l'écriture automatique des Surréalistes. André Breton, mécontent, conteste cette vision de la poésie et refuse finalement d'écrire la préface. Les ponts sont rompus et la fâcherie dure jusqu'en 1966, date de la mort de Breton. Enfin l’ouvrage sera publié aux éditions de « La Table Ronde » ainsi qu’un feuilleton lyrique intitulé « La Nuit ».

 

1957   En avril paraît « Les Fleurs du Mal chanté par Léo Ferré », disque en hommage à Charles Baudelaire.

 

1958   Janvier, il donne son premier tour de chant à « Bobino », auquel il sera fidèle. Puis en avril, il enregistre un nouvel album, « Encore du Léo Ferré » chez « Odéon », dans lequel Jean-Roger Caussimon lui a écrit « Le Temps du Tango » mais on peut entendre aussi « L'Eté s'en fout » ou « Mon Camarade ». Désormais, à l'abri des soucis financiers, il achète sur un coup de tête une île en Bretagne, l'Ile Du Guesclin où il travaille sur Aragon.

 

1961   Il enregistre chez « Barclay », « Les Chansons d'Aragon » 10 poèmes mis en musique par l'artiste ; de « L'Affiche Rouge » à « L'Étrangère », d' « Elsa » à « Est-ce ainsi que les hommes vivent ? », Léo donne à ces textes en les interprétant une autre dimension. Louis Aragon est très impressionné et très fier. Se noue alors une amitié sincère et simple entre le poète et le chanteur. A quelques mois d'intervalle, il enregistre « Paname », un succès. Il se produit au « Théâtre du Vieux Colombier »  avec des nouvelles chansons, « Merde à Vauban », « Les Rupins » ou « Thank you Satan » ; la presse est dithyrambique. Dans la foulée, il chante dans le célèbre music-hall, « l'Alhambra ».

 

1962-63     Il fait l'affiche de « L'ABC »,  autre music-hall parisien où il présente de nouvelles créations qui viennent juste d'être enregistrées en 33 tours, « La Langue française », « T'es chouette » ou « T'es rock, Coco ». La famille Ferré, à laquelle s'est ajoutée une petite guenon prénommée Pépée (que Léo et Madeleine considèrent comme leur propre fille), va s'installer dans le département du Lot, à Perdrigal.

 

1964   C'est l’album « Ferré 64 », disque de maturité qui démontre que son inspiration est à son zénith ; « Franco la muerte », « Sans façon », « Mon piano », etc. Inspiration d'un rebelle qui exprime avec poésie, les violences rentrées et les "coups de gueule" d'un anarchiste qui ne renie pourtant pas les facilités que lui procure l'argent.

 

1965-66     Il effectue deux tournées au Canada. Il accorde durant cette période, de nombreuses interviews à la radio et à la télévision. En 66, c'est son retour sur une scène parisienne, « Bobino ». Il rend un vibrant hommage au poète Rimbaud, accompagné de son seul piano, qui laisse la salle émue par l'union si belle de la poésie et de la chanson.

 

1967   Il  sort un disque durant l'été, c’est une oeuvre qui nous montre que Ferré est un grand parolier ; la facture des textes est encore classique, mais ils sont toujours aussi percutants. Préfigurant ce qui deviendra la génération hippie, il écrit « Salut Beatnik » et dans des registres différents, « C'est un air », « On n'est pas des saints », « Le Lit », etc. Puis pendant tout le mois de septembre il passe à « Bobino ». Les Ferré s'isolent vraiment dans leur château de Perdrigal ; les animaux, une poignée d'amis, et c'est tout. La vie est difficile, malgré les escapades musicales de Léo, tournées et enregistrements.

 

1968   Les événements de mai 68 en France, marquent profondément Léo Ferré, il se produit d'ailleurs le 10 mai lors du célèbre gala de la Mutualité, gala des anarchistes. Il est aux yeux du public enthousiaste le chantre de la contestation et de la révolution permanente. En fait, il est toujours aussi distant par rapport à l'action politique. Après 18 ans de vie commune, au printemps, c'est la rupture avec Madeleine. En octobre, il s'embarque pour une tournée en Afrique du Nord qui ne sera pas un succès.

 

1969   Le 6 janvier a lieu une rencontre au sommet entre Ferré, Jacques Brel et Georges Brassens, considérés tous les trois comme les piliers de la chanson française. Léo refait « Bobino » en janvier et février, porté par la chanson « C'est extra », devenu depuis un véritable tube, l'ensemble du récital est enregistré et est publié en double album. Il  sort un nouveau disque inspiré par l'agitation de mai 68 : « Comme une fille », « L'été 68 », « Les Anarchistes » même si cette dernière chanson est antérieure aux événements.

            Rencontrée avant sa séparation d'avec Madeleine, Marie-Christine est devenue la nouvelle compagne de Léo Ferré, ils s'installent en été en Italie, près de Florence en Toscane.

 

1970   Le 29 mai, naissance en Suisse de son premier enfant Mathieu. Puis son roman « Benoît Misère » sort en librairie au mois de juin, il publie aussi «Le Mot voilà l'ennemi ». Il sortira aussi un double album, « Amour Anarchie », considéré par beaucoup comme le summum de son œuvre discographique : « Le Chien », « La The Nana », « Paris je ne t'aime plus » ou « La Mémoire et la mer ». En octobre, sort le 45 tours « Avec le temps ».

 

Mais Léo Ferré est toujours en phase avec son époque ; la pop music qu'il a découverte avec les Beatles

et les Moody Blues n'échappe pas à son intérêt. C'est ainsi que lassé des récitals en solo, il commence à

tourner avec un groupe pop français, Zoo.

 

1971-72    En 71 il sort « Solitude », album enregistré avec le groupe Zoo. En 72, il se produit trois semaines à « l'Olympia ». Son style est plus dépouillé que dans les années 60 durant lesquelles on l'avait vu beaucoup plus lyrique. Il interprète ses chansons mais aussi celles de Jean-Roger Caussimon dont la très belle « Ne chantez pas la mort ».

 

1973   En mai, il publie l'enregistrement de son « Olympia 72 »  en double album. Puis un autre disque, en studio, est enregistré : « Il n'y a plus rien », discours nihiliste proche du monologue qui démontre une fois de plus le talent de poète de Ferré. Il enchaîne ensuite sur une tournée avec le chanteur québécois Robert Charlebois.

            Son père Joseph décède, Léo est très affecté même si leur relation n'a pas toujours été paisible.

 

1974   En mars, il épouse Marie-Christine à Monaco. La famille s'agrandit le 20 juillet avec la naissance de Marie-Cécile.

 

1975   Commence une nouvelle aventure musicale, Léo entreprend de diriger un véritable orchestre symphonique, celui de Montreux en Suisse. A l'automne, il poursuit cette expérience en Belgique, puis au Palais des Congrès à Paris. Il quitte la maison « Barclay », et à la suite de cette rupture, il sort chez « CBS » un album intitulé « Ferré muet dirige Ravel et Ferré » ; ce disque regroupe entre autres, le « Concerto pour la main gauche » par l'Orchestre Symphonique de Milan et « Muss es sein ? Es muss sein », « Love » ou « Requiem » par l'Orchestre de Liège.

 

1976-90    En janvier 78, naissance de sa deuxième fille Manuella. Il publie différents disques chez « CBS », puis « RCA » et enfin « EPM » : « Ma vie est un slalom » en 79, « La Violence et l'ennui » en 80, « les Loubards » en 85, « On n'est pas sérieux quand on a dix-sept ans » en 86, « Léo Ferré en public au TLP-Déjazet » en 88, « Les Vieux copains » en 90.

            Des publications d’ouvrages aussi, tels : « La Mémoire et la Mer », photographies Patrick Ullmann en 77 ; « Je parle à n'importe qui », dessins de Charles Szymkowiez en 79 ; « Le Testament phonographe » en 80 ; « Je ferai de mon pire » en 81 ; « L'Eternité de l'instant », photographies d'Hubert Grooteclaes en 84 ; « Les poétiques » en 88 ; « Les Vieux copains » en 90.

 

1990   Au printemps un bel hommage lui est rendu, sortie chez « Barclay » de « L'intégrale Ferré » (11 CD). Au « Théâtre TLP Dejazet »,  en fin d’année, il donne une série de 25 concerts, terminant chacun d'eux par « Avec le temps », et exigeant de son public de le laisser quitter la scène en silence, sans applaudissement ni rappel. On imagine alors cette chanson superbe à laquelle doit succéder un silence de mort, une absence, un silence, le vide de la mort...

 

1991   En septembre il enregistre « Une saison en enfer », son dernier disque. Ses concerts sont douloureux : trous de mémoire, jambes lourdes, fatigue,... Le corps ne suit plus.

 

C'est à l'âge de 77 ans que Ferré meurt à la suite d'une longue maladie le 14 juillet 1993. Cette maladie

dont il n'a quasiment jamais parlé, s'était déclarée en 1992 et l'avait empêché de faire son retour sur la

scène du « Grand Rex » à Paris.

En cette année 1993 est publié « La Mauvaise graine. Textes, poèmes et chansons 1946-1993».

 

Son fils Mathieu à la fin des années 90 avait repris la maison d'édition et société d'exploitation de droits

d'auteurs que ses parents avaient montée en 92, « la Mémoire et la Mer ». Il cherche ainsi à promouvoir

les projets divers concernant l'œuvre de son père : réédition de disques, parution d'inédits ou spectacles.

 

En mars 2000 sort un CD posthume du chanteur, « Métamec ». Cet album reprend des projets de Léo

que la mort a laissé sur le côté de la route quelques années, jusqu'à ce que Mathieu découvre ces

chansons dont neuf seulement ont pu être reconstituées. Ces titres écrits dans les 15 dernières années

de la vie de l'artiste inaugurent une série d'autres disques constitués d'inédits que beaucoup qualifient

cependant de beaucoup moins intéressants que tout ce que Léo Ferré a écrit et sorti de son vivant. En

novembre, la société de son fils réédite les trois derniers CDs de son père.

 

Léo Ferré détient une place à part dans la chanson française ; il reste un auteur-compositeur-interprète

d'exception. Le plus bel éloge a été rendu par Louis Aragon : « Il faudra réécrire l'histoire littéraire

un peu différemment à cause de Léo Ferré ».

 

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